jeudi 27 mars 2014

Environnement économique et juridique - Chapitre 13

Chapitre 13: Les échanges internationaux, la mondialisation, le libre-échange et le protectionnisme

Introduction: Ne pas confondre libéralisme et libre-échange

Libéralisme
Libre-échange
-Primauté du marché
-Équilibre économique grâce au mécanisme des prix
-Rôle de l'état limité à l'état-gendarme
-Liberté de commerce entre les états

I) Les fondements des échanges internationaux
A) Les explications libérales de l'échange international (libre-échange)

En général le libéralisme est favorable au libre-échange, c'est-à-dire aux échanges internationaux. Ainsi pour Adam Smith, un grand auteur libéral, l'échange international présente de nombreux avantages:
-exporter les surplus de production
-meilleure diffusion des techniques et des innovations
-il y aura plus de concurrence et donc normalement une baisse des prix
-les consommateurs auront plus de choix
-comme les entreprises sont plus grandes cela permet des économies d'échelle
-on peut importer des matières premières que l'on ne peut pas produire

DIT: division internationale du travail

Pour Adam Smith chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production où il dispose d'un avantage absolu sur les autres pays.
Ex: Allemagne, voiture et machine outils de qualité.

Il pourra alors exporter ses biens. À l'inverse il importera les biens qu'il ne sait pas produire ou les matières premières dont il ne dispose pas.
Avec ce processus de spécialisation par pays on arrive à la DIT.
Théorie de l'avantage comparatif de Ricardo:
Pour Ricardo la spécialisation et l'échange peuvent également intéresser les pays qui ne possèdent pas les avantages absolus. Pour lui, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production de marchandises pour lesquelles il a la moins grande infériorité.

Les effets négatifs du libre-échange sont assez nombreux:
-la concurrence est inégale si on prend en compte l'aspect salarial. En effet certaines entreprises délocalisent pour bénéficier des salaires plus bas des autres pays.
-les marchés domestiques sont envahis par les fournisseurs étrangers.
Ex: France envahie par les produits chinois.

-il y a risque de perte du savoir faire.
Ex: La France a perdu du savoir-faire textile.

-le développement du libre-échange entraîne plus de pollution.
Ex: Transport.

-il existe des conditions inégales entre nations car certains états interviennent avec des subventions.
-en France on assiste à une désindustrialisation rampante (petit à petit).

B) Le protectionnisme
1) Définition et instruments

Protectionnisme: C'est une politique visant à limiter l'accès des produits étrangers sur le marché national. Il ne doit pas être confondu avec l'autarcie qui correspond à l'absence totale d'échange d'une nation avec l'extérieur.

Les instruments du protectionnisme
Barrières tarifaires
Barrières non-tarifaires
-Ce sont des droits de douanes qui représentent un impôt prélevé sur les biens importés au moment du passage au frontières. Avec ce droit de douanes le prix sera plus élevé dans le pays.
-Certains pays ont des normes techniques très strictes qui empêchent l'importation des biens.
-Le contingentement c'est-à-dire la limitation du volume d'importation d'un ou plusieurs produits.
-La protection para-tarifaire consiste à accorder des subventions aux entreprises qui exportent.

Remarque: Le protectionnisme éducatif.
List prône le protectionnisme éducatif qui a pour but de protéger les industries naissantes d'un pays. En effet les 1° producteurs d'un pays ont des coûts plus élevés, ne bénéficient pas d'économies d'échelle, ni d'effet d'expérience. S'ils n'étaient pas protégés ils subiraient de plein fouet la concurrence des entreprises étrangères.
Ex: L'industrie métallurgique au Brésil.

Cette mesure doit être transitoire pour permettre d'affronter la concurrence internationale.

2) Les effets négatifs du protectionnisme

Le protectionnisme présente plusieurs effets négatifs:
-il empêche d'exploiter les avantages de la DIT.
-il entraîne une baisse de la concurrence et donc une hausse des prix.
-le consommateur aura moins de choix.
-il y a un risque d'entente entre les producteurs nationaux.
-il y aura moins d'innovation et le progrès technique sera fortement ralenti.
-certains pays trop petits ne peuvent pas produire tous les types de biens.
-les échanges internationaux faibles encouragent les replis sur soi, ce qui un facteur de tension.
Ex: La Corée du Nord.

II) La mondialisation, le commerce international

Exportation – importation = solde de la balance commerciale

-> si exportation > importation => excédent commercial (ou solde commercial positif)
Ex: Excédent allemand: 198 milliards d'euros en 2013

-> si exportation < importation => déficit commercial (ou solde commercial négatif)
Ex: Déficit français: 61,2 milliards d'euros en 2013

Délocalisation: Changement de pays pour la production puis importations vers la France.
IDE: Investissement direct à l'étranger. Cela englobe les délocalisations, on engage des capitaux pour un intérêt durable (Dong Feng qui investit chez Peugeot).
Relocalisation de l'entreprise: On déplace un site de production à l'étranger pour se rapprocher du marché.
Destruction créatrice: La croissance économique fait que certaines activités anciennes disparaissent. Cela est compensé par des activités nouvelles grâce aux innovations.
Ex: En Europe il y a moins d'industries textiles mais plus d'emplois dans le numérique, la pharmacie, etc...

Conséquences favorables des échanges pour la France
Conséquences défavorables des échanges pour la France
-Plus de choix pour le consommateur.
-Meilleure diffusion des nouvelles technologies.
-Produits moins chers: gain du pouvoir d'achat.
-Grâce à la concurrence la qualité des biens et services est améliorée.
-Les salariés français sont obligés d'être plus compétitifs.
-De nouvelles activités se développent avec une forte valeur ajoutée et compense le déclin de cette nouvelle activité.
Ex: Développement éolien, baisse du textile.
-Déficit commercial important car les entreprises françaises ne sont peut-être pas assez compétitives.
-Quasi-disparition de certains secteurs comme le textile, la chaussure...
-Amplification des destructions d'emplois surtout peu qualifiés.
-Délocalisation importante et en particulier dans le secteur automobile.
-On limite la hausse des salaires à cause de la compétitivité internationale.
-Forte concurrence des pays à bas salaires qui expliquerai une partie du chômage en France.

En un peu plus d'un demi-siècle, le commerce international a connu une très forte croissance, il a été multiplié par 100. Les économies de production sont intégrés entre eux. C'est cela que l'on appelle la mondialisation (forte croissance et inter-dépendance).

Pendant longtemps la vision de la DIT a été un commerce inter-branche avec des échanges de produits manufacturés des pays du nord contre des produits primaires des pays du sud (pétrole, cacao...). C'est le modèle de spécialisation de Smith et Ricardo.
Actuellement se développe de plus en plus un commerce intra-branche avec un échange de produits manufacturés (mêmes produits).
Ex: Les Français achètent des voitures allemandes et les Allemands achètent des voitures françaises. Cela donne plus de choix au consommateur.

Pour résumer, les principales caractéristiques du commerce mondial sont:
-une influence de la triade (Japon, Amérique du Nord, Europe) qui reste encore très importante dans le commerce mondial.
-la forte montée en puissance des pays émergents comme les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).
-un grand nombre de pays du sud se trouvent marginalisés (en dehors du commerce international).
Ex: Afrique Subsaharienne.

-le commerce intra-zone (région Europe) représente plus de la moitié des échanges internationaux.
Ex: Région Europe, région d'Asie...

-le commerce intra-branche pour les produits manufacturés se développe de plus en plus.
-le commerce international se compose de 80% de marchandises et de 20% de services.

Ex: Services: banques, transports, voyages...

mardi 4 février 2014

Environnement économique et juridique - Chapitre 12

Chapitre 12: La place et le rôle de l'état dans l'économie

I) La pensée économique et le rôle de l'état dans l'économie
A) Le courant libéral (ou classique)

Le courant libéral naît avec le capitalisme au 18e siècle avec la révolution industrielle. Il se caractérise par trois idées essentielles.

1) Première idée: l'individualisme

Chaque acteur économique cherche son propre intérêt.
Exemple: Le patron cherche à avoir le maximum de profit, le salarié le maximum de salaire et le consommateur cherche les meilleurs prix.

Le droit de propriété est au centre de cette recherche de satisfaction maximale. Tout le monde essaie de s'enrichir.

2) Deuxième idée: la liberté économique et l'économie de marché

Le marché c'est-à-dire la rencontre entre l'offre et la demande est le plus efficace régulateur de l'activité économique. Il y a trois grands marchés:
-le marché du travail -> salaire
-le marché des biens et des services -> les prix
-le marché des capitaux -> intérêt

3) Troisième idée: la permanence de l'équilibre économique

Pour les libéraux il ne peut pas y avoir de crise économique c'est-à-dire de la surproduction ou du chômage.
Grâce à l'ajustement par les prix l'économie tend naturellement à l'équilibre. En cas de chômage il suffit de baisser les salaires (prix du travail) et le chômage disparaîtra. Ainsi grâce à "une main invisible" il n'y a ni crise ni surproduction.
Pour les libéraux l'état ne doit surtout pas intervenir dans l'économie.
Exemple: S'il y a du chômage c'est à cause de l'état qui fixe un SMIC qui empêche les salaires de baisser. Si le salaire baissait, tout le monde trouverait un employeur.

Pour les libéraux l'état doit se contenter d'un rôle "d'état gendarme", c'est-à-dire qu'il doit fixer des règles générales (lois), s'occuper de la police et de l'armée.

Fonctions régaliennes: justice, armée, police.

B) Le courant keynésien (Keynes)

À la suite de la grande crise économique de 1929 la théorie libérale est battue en brèche. Le chômage est élevé, la surproduction est importante, les prix baissent. Le marché seul ne suffit plus pour réguler l'économie. Keynes va révolutionner la pensée économique classique (libéraux), et revoir autrement les problèmes économiques. Sa pensée s'articule autour de trois axes.

1) Premier axe: une approche macro-économique

Les classiques (libéraux) ont une approche micro-économique.
Exemple: Ils vont étudier le comportement du consommateur, du producteur. L'analyse se fait donc au niveau de l'unité.

Keynes aura, lui, une vision macro-économique de la réalité avec le niveau global de l'emploi du pays, la production de la nation, la demande globale etc...

2) Deuxième axe: l'existence possible d'une situation d'équilibre de sous-emploi

L'économie peut être à l'équilibre c'est-à-dire qu'il n'y a pas de surproduction et que les entreprises marchent bien avec quand même un chômage important (sous-emploi).

3) Troisième axe: l'intervention de l'état

Pour Keynes en cas de sous-emploi l'état doit intervenir, il doit aider le pays à sortir de la crise. Pour cela il augmentera la demande globale faite aux entreprises, celles-ci pourront à nouveau embaucher et le chômage baissera.
Exemple: Pour augmenter la demande globale: construire de nouveaux lycées, faire de grands travaux, distribuer des revenus aux gens pour augmenter la demande.

On parle maintenant d'état providence et d'effet multiplicateur des dépenses de l'état.

II) Les objectifs de l'intervention de l'état
A) La formation des revenus primaires

En contre partie de leur participation à la production, les apporteurs de capital et de travail reçoivent des revenus qu'on appelle des revenus primaires. Cette répartition primaires correspond au partage de la valeur ajoutée dans l'entreprise.
Valeur ajoutée = production de l'entreprise – achat de biens et de services aux fournisseurs

Partage de la valeur ajoutée:
-> salariés (salaires)
-> état et collectivité (impôts)
-> prêteurs de capitaux (intérêts des banques)
-> l'entreprise : -> bénéfices ou autofinancement

Exemple: Ebéniste
-> production: armoire 2000 euros.
-> achat: bois, colle, vis etc... 500 euros

Le conflit autour de la répartition primaire se situe entre les salariés et les propriétaires de l'entreprise. Si le salaire baisse, le bénéfice augmente. Certaines personnes (retraités, chômeurs...) ne bénéficient pas du partage de la valeur ajoutée. Ils bénéficieront quand même de revenus grâce à la redistribution organisée par l'état et les organismes sociaux.

B) La redistribution des revenus

La PIB représente l'ensemble de la valeur produite sur une année. Le PIB de la France sur un an est de 2000 milliards d'euros.
La redistribution correspond à l'ensemble des opérations qui modifie la répartition primaire des revenus pour arriver au revenu disponible des ménages.
Ainsi on va déduire les impôts et les cotisations, on ajoute des prestations sociales et on arrive au revenu disponible des ménages.



Les prestations sociales sont également appelées les revenus de transfert (les retraites, allocations chômage, allocations familiale, remboursement des frais médicaux...). Les prélèvements obligatoires représentent les impôts plus les cotisations sociales.
Les prévisions pour les prélèvements obligatoires en France sont (pour 2013 et 2014) de 46,5% du PIB. Autrement dit sur 100 euros de richesse créés 46,5 euros sont prélevés.
Les objectifs de la redistribution sont de deux ordres:
-les objectifs de justice sociale. On veut corriger les inégalités pour soutenir le niveau de vie des familles et assurer à tous la possibilité de se soigner.
-les objectifs économiques. En effet la hausse des prestations sociales va relancer la demande et donc soutenir l'économie.

Vocabulaire: Redistribution verticale: la redistribution est verticale lorsqu'elle cherche à réduire les inégalités. Elle va des ménages les plus aisés vers les ménages les plus modestes.
Exemple: Versement du RSA aux plus modestes et impôts sur le revenu qui touche les ménages les plus aisés.

Redistribution horizontale: la redistribution est horizontale lorsqu'on effectue des transferts des ménages sans enfant vers des ménages avec des enfants pour contribuer aux dépenses d'éducation. Ainsi tous les parents bénéficient des allocations familiales.

C) L'efficacité de la redistribution

Arguments favorables à la redistribution
Arguments défavorables à la redistribution
Les keynésiens sont généralement favorables à la redistribution.

-Cela permet une cohésion et une paix sociale et civile.
-Cela réduit les inégalités, tout le monde peut se soigner et a un minimum de revenu.
-Les allocations soutiennent la consommation et la demande, cela est favorable à l'activité des entreprises et donc à l'emploi.

C'est la politique de la demande (favorise la demande aux entreprises pour favoriser l'emploi).

On parle ici d'état providence c'est-à-dire l'état qui aide la population.
Les libéraux (classiques) sont défavorables (contres).

-Les prélèvements obligatoires sont trop hauts (46,5% du PIB) cela décourage les entreprises.
-Les entreprise délocalisent dans des pays où il y a moins de prélèvements.
-Il y a une fuite des cerveaux et des capitaux vers l'étranger.
-Le versement des allocations n'incitent pas les gens à travailler, "incitation à la paresse".

C'est la politique de l'offre (on favorise l'offre c'est-à-dire les entreprises en diminuant les impôts et les charges).

On parle d'état gendarme qui doit juste s'occuper des fonctions régaliennes (police, armée, gendarmes,...) et réduire au maximum les impôts.

Remarques: La redistribution a permis de réduire la “pauvreté classique” c’est-à-dire la pauvreté des familles nombreuses et des personnes âgées, grâce aux allocations familiales et aux retraites.
Une “nouvelle pauvreté” est cependant apparue. Ces “nouveaux pauvres” présentent un profil différents, c’est souvent la perte d’un emploi qui est la première étape vers la pauvreté (apparition des SDF).



III) La politique économique

A) Les objectifs et les instruments de la politique économique



La politique économique est l’ensemble des interventions des pouvoirs publics sur l’économie afin de corriger les déséquilibres économiques.

Quatre objectifs économiques semblent particulièrement importants. L’économiste Kaldor parle du “carré magique” de la politique économique.

Ainsi les quatre principaux objectifs de la politique économique sont:
-la croissance économique que l’on mesure grâce au taux d’accroissement du PIB annuel.
-l’emploi que l’on mesure par le taux de chômage de la population active.
-la stabilité des prix qui se mesure par le taux d’inflation en pourcentage.
-l’équilibre extérieur qui se mesure par l’excédant des exportations sur les importations.



Pour atteindre les objectifs fixés les pouvoirs publics s’appuient sur plusieurs instruments:

-la politique budgétaire
-la politique monétaire
-la politique de l’emploi
-la politique conjoncturelle (actuelle) et structurelle (long terme)

B) Les politiques conjoncturelles et les politiques structurelles



La politique conjoncturelle, menée par l’état concerne le court terme. L’état va essayer d’orienter l’économie dans un sens positif (réduire le chômage, relancer l’économie).

Exemple: En 2007-2009 au début de la crise, l’état a lancé une politique de relance pour agir sur la demande et donc pour réduire le chômage. L’état a ainsi fait de grands investissements et de grands travaux.



Ainsi en cas de crise économique l’état continue de dépenser pour stimuler la demande aux entreprises. Le grand problème sera que la dette de l’état explosera avec ces dépenses.


La politique structurelle concerne le long terme, on veut transformer en profondeur le système (grande réforme de l’état, réforme de l’éducation nationale).
Exemple: Favoriser la spécialisation du pays dans les secteurs dans lesquels elle a un avantage. France: agro-alimentaire.
Réaliser de grands projets porteurs (Airbus ou TGV).
Mener des actions sur le marché du travail (faire baisser durablement les charges sur le travail).

C) La politique budgétaire



Recette de l’état (impôts, cotisations) < dépenses de l’état => déficit du budget de l’état.


La politique budgétaire est une composante importante de la politique économique. L’état par son budget va agir sur la demande faite à l’économie. Deux analyses de la politique budgétaire s’affrontent.

Les politiques budgétaires

L’analyse libérale (ou classique)

-Le rôle de l’état doit être minimum (état gendarme).
-Toutes actions de politique budgétaire est inefficace.
-Le budget de l’état doit être à l’équilibre, il ne faut pas de déficit.
-L’état doit réduire en permanence les dépenses et donc les recettes (et ainsi baisser les impôts).
L’analyse keynésienne

-L’état doit intervenir dans l’économie.
-En cas de crise économique l’état doit continuer de dépenser même si cela augmente le déficit.
-Grâce aux dépenses de l’état les entreprises et les ménages auront plus de revenus.
-Le chômage va baisser grâce à ce soutien de la demande.
-Au final comme l’économie est relancée les divers impôts rentreront plus et rembourseront les dépenses de l’état (en théorie).

D) La politique de l’emploi



Définition: La politique de l’emploi est une politique structurelle destinée à améliorer le fonctionnement du marché du travail. Les moyens déployés sont très importants de l’ordre de 90 milliards d’euros par an. Cette politique vise en particulier les chômeurs de longue durée ou les jeunes non qualifiés. Elle permet également l’indemnisation des chômeurs. Il y a également des mesures générales comme les allègements des cotisations pour les bas salaires.

On parle de dépenses passives quand il s’agit d’indemniser les chômeurs (le traitement social du chômage).
On parle de dépenses actives pour la formation professionnelle, les différentes incitations à l’activité comme actuellement les emplois d’avenir et les contrats de générations.
Le nombre de mesures d’aide à l’emploi est très important et très complexe, ce qui fait que les chefs d’entreprises et les salariés ont du mal à bien les intégrer.



E) La politique monétaire


Définitions: Inflation: hausse généralisée et durable du niveau des prix.
La politique monétaire représente l’ensemble des actions visant à faire varier la quantité de monnaie dans l’économie.
Depuis le 1er janvier 1999 dans le cadre de l’union européenne, la politique monétaire est menée par la BCE (banque centrale européenne). C’est la BCE qui gère l’euro, le franc n’existe plus. Elle s’occupe de la politique monétaire à la place des états. C’est ce qu’on appelle un accord de souveraineté.
L’objectif essentiel de la BCE est la lutte contre l’inflation. Cette lutte passe par la maîtrise de la création monétaire. C’est ce qu’on appelle aussi la politique de l’euro fort avec assez peu de création monétaire pour éviter l’inflation.

Remarque: la création monétaire.
La monnaire se trouve sous différentes formes:
-la monnaie divisionnaire, c’est-à-dire les pièces.
-la monnaie fiduciaire, c’est-à-dire les billets.
-la monnaire scripturale, c’est-à-dire les sommes sur les comptes bancaires disponibles grâce aux chèques, aux carte de crédit ou aux virements.
La monnaire divisionnaire et fiduciaire (pièces et billets) représentent seulement 15% de la monnaie totale d’un pays (en général), la monnaie scripturale représente donc 85% du reste de la monnaie.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire l’augmentation de la masse monétaire ne se fait que très partiellement par l’augmentation de billets et de pièces. L’augmentation de la masse monétaire se fait essentiellement par la création de monnaie scripturale.
Le mécanisme de création est le suivant: quand une banque accorde un crédit elle peut, sous conditions, l’accorder sans avoir l’argent au préalable. Il y a alors création monétaire. A l’inverse quand on rembourse le crédit il y a destruction monétaire.
Pour maîtriser la création monétaire des banques commerciales et éviter une création folle de monnaie à travers les crédits la BCE dispose de différents moyens:
-la BCE a la monopole de l’émission des billets et des pièces dont ont besoin les banques.
-la BCE impose des réserves obligatoires aux banques.
-c’est surtout par le maniement des taux d’intérêts que la BCE contrôle la distribution de crédits et donc contrôle la création monétaire.


BCE: fixe le taux d’intérêt
Taux d’intérêt baisse: plus de création monétaire
Taux d’intérêt augmente: moins de création monétaire
-Le crédit est moins cher pour les ménages et les entreprises => La consommation et l’investissement augmente.
Il y a donc plus d’activité économique et moins de chômage.
-L’inflation va augmenter car il y a plus de création monétaire.

Rappel: L’inflation fait très peur aux épargnants car la valeur de la monnaie diminue. Keynes dit même que “l’inflation est l’euthanasie des rentiers”.

Politique d’une monnaie faible.
-Le crédit est plus cher pour les ménages et les entreprises => Il y a moins d’argent disponible, moins de demande aux entreprises, le chômage va augmenter.
-Cependant comme il y a moins de création monétaire, l’inflation est très faible.
Une inflation maîtrisée rassure les épargnants car elle préserve le capital.

Politique d’une monnaie forte (libéralisme)

Conclusion: La politique de l’Europe est d’inspiration libérale avec une maîtrise de la masse monétaire et donc un taux d’intérêt maîtrisé.

Complément historique: la politique monétaire avec le franc.


Avec le franc la France avait une réelle politique monétaire indépendante.
Exemple: Les exportations françaises.
Quand la France avait du mal à exporter, elle pouvait modifier son taux de change pour relancer des exportations et ainsi relancer son activité économique et donc faire baisser le chômage.

Taux de change: valeur d’une monnaie exprimée dans une autre monnaie.


On pouvait ainsi pratiquer une “dévaluation compétitive” c’est-à-dire qu’on baissait la valeur de la monnaie (le franc) par rapport aux autres monnaies.
Exemple chiffré: 3 francs = 1 deutsche mark (parité du taux de change)
Soit un produit français: 9500 francs = 3166 deutsche mark.
A 3166 deutsche mark le produit français se vend très mal en Allemagne car les produits allemands équivalents sont moins chers et de meilleure qualité.
Solution pour exporter plus facilement: Le gouvernement français va modifier le taux de change du franc par rapport au mark en dévaluant le franc.
3.20 francs = 1 deutsche mark (modification du taux de change)
Il faut plus de francs pour acheter un deutsche mark.
9500 francs = 2968.75 deutsche mark.
Le prix du produit français a baissé de presque 200 deutsche mark. Grâce à cette baisse de prix les exportations augmentent à nouveau, l’économie française est relancée et ainsi le chômage en France baisse.
A l’inverse le prix des produits importés va augmenter il y aura donc une baisse des importations. Cependant la France est obligée d’importer des produits comme le pétrole, les machines-outils, etc…, qui sont maintenant beaucoup plus chers. Il y a un risque d’inflation (c’est ce qu’on appelle l’inflation importée). Si l’inflation redémarre à nouveau les produits français seront trop chers.


Conclusion: Comme la France ne peut plus dévaluer pour relancer les exportations et la production, beaucoup d’entreprises françaises ont délocalisé leurs sites de productions à l’étranger.
Exemple: Ainsi la France était reconnue comme le pays spécialiste de la petite voiture pas chère. Ces voitures se fabriquent maintenant (en majorité) à l’étranger. Ainsi Renaud a ouvert des usines en Slovaquie, Turquie, Roumanie, récemment au Maroc et bientôt en Algérie. Et pendant ce temps les usines en France tournent au ralenti.