Chapitre 11: Le choix d'une forme
d'entreprise et les entreprises en difficultés
Introduction
Le chef d'entreprise s'interroge sur la
forme juridique de son entreprise:
-à la création de l'entreprise.
-plus tard car il est toujours possible
de changer la forme de l'entreprise.
Ex: Une EI peut devenir une SARL.
Avant de créer son entreprise avec sa
forme juridique, le chef d'entreprise se posera les questions
suivantes:
-de combien d'argent dispose-t-il?
-est-il seul ou sont-ils plusieurs?
-quelle est l'activité de
l'entreprise, son envergure?
-souhaite-t-il posséder tous les
pouvoirs ou souhaite-t-il les partager?
-dispose-t-il d'un patrimoine
important?
-son activité est-elle sûre ou
risquée?
-est-il marié, et si oui, quel est son
régime matrimonial?
-souhaite-t-il opter pour le régime de
salarié ou pour le régime de TNS?
I) Le choix entre entreprise
individuelle et entreprise sociétaire
L'entreprise individuelle n'a pas la
personnalité juridique, c'est-à-dire qu'elle se confond avec
l'entrepreneur individuel.
À l'inverse l'entreprise sociétaire a
la personnalité juridique et devient ce qu'on appelle une personne
morale.
II) Le choix entre les trois grands
types de sociétés
A) La société de personnes
Exemple type: la SNC (société en nom
collectif).
Les sociétés de personnes sont
fondées sur le critère intuitu personae, c'est-à-dire que la
personnalité de l'associé est extrêmement importante. Il faut en
effet une parfaite confiance entre associés car les risques
financiers pris son très grands.
La responsabilité des associés est en
effet indéfinie et solidaire. Cela veut dire que chaque associé
répond des dettes de la société sur ses biens personnels et
surtout qu'il peut être amené à payer seul toutes ces dettes.
Ex: Associé C peut être amené à
tout payer.
Leur capital social est divisé en
parts sociales dont la cession n'est pas libre (vente).
Pour vendre des parts sociales il faut
l'accord unanime de tous les associés.
Ex: Si la personne D veut acheter des
parts de la société il faudrait l'accord de A, B et C.
B) La société de capitaux
Exemple type: la SA (société
anonyme).
Elles sont constituées dans le but
essentiel de réunir des capitaux, la personnalité des associés
n'est pas, en principe, prise en considération. Seul l'argent
apporté compte.
Le capital est divisé en actions dont
la négociabilité (vente) est en principe libre.
La responsabilité des associés est
limitée aux montants de leurs apports.
L'action est un titre de propriété qui représente une part du capital d'une société
anonyme. L'action donne droit à deux choses:
-un dividende = bénéfice distribué
par l'entreprise chaque année à ces actionnaires.
-un droit de vote aux assemblées
générales de la société.
C) Une société mixte: la SARL
(société à responsabilité limitée)
La SARL combine les avantages de la
société de capitaux et de la société de personnes:
-comme pour la SA, la responsabilité
est limitée au montant de l'apport.
-comme pour la société de personne,
la responsabilité des associés est importante et limitée à 100.
-la vente des parts sociales est
soumise à conditions.
III)
Les critères
A)
Le coût
Le
capital de la société représente une garantie pour le créanciers,
le fournisseurs, les banques... En cas de problème ils savent qu'une
société qui a un gros capital aura plus de chance de les
rembourser. Le capital sert aussi à financer les investissements et
la trésorerie de l'entreprise. La SARL à 1 euro a pour intérêt de
favoriser la création d'entreprise.
Cependant
on risque de créer des entreprises très fragiles et qui
n'obtiendront pas la confiance des banques et fournisseurs car il n'a
pas la garantie d'un capital.
B) La responsabilité
Débiteur: Celui qui doit de l'argent.
Créancier: Celui à qui on doit de
l'argent.
L'entreprise individuelle n'a pas la
personnalité juridique, cela veut dure qu'il n'y a qu'un seul
patrimoine.
Remarque: Une parade existe, c'est
l'EIRL qui sépare les patrimoines.
Dans la SNC, les associés ont une
responsabilité indéfinie et solidaire. C'est-à-dire que les
créanciers peuvent s'adresser à n'importe quel associé pour
obtenir le paiement de la totalité des dettes.
Dans la SA, la responsabilité est
limitée aux apports. Les patrimoines personnels des associés ne
sont pas touchés. Les créanciers devront se contenter de saisir les
biens de la sociétés.
C) Les organes de gestion
On appelle organe de gestion les
personnes ou groupes de personnes qui assurent le fonctionnement
d'une entreprise.
Exemple: Dans la SARL, ce sera
le (ou les) gérant(s), dans la SA ce sera le PDG (président
directeur général).
Ils assurent la gestion courante de
l'entreprise (passation des contrats, embauches, négociations...).
Il ne faut pas confondre les organes de
gestion avec les associés (les associés sont propriétaires de
l'entreprise). Cependant les associés sont souvent aussi dirigeants
des petites entreprises.
Les dirigeants sont nommés et révoqués
(virés) par les associés.
D) Les conditions d'entrée et de
sortie
On appelle conditions d'entrée et de
sorties, la facilité plus ou moins grandes avec laquelle les
individus peuvent achetés ou vendre des parts de société:
-Dans la SNC, l'entrée et la sortie
(achat ou vente) est très difficile. Il faut l'unanimité des
associés à cause du risque pris. (Détails: voir chapitre 10)
-Inversement dans la SA, l'entrée et
la sortie sont, normalement, libres (les statuts peuvent prévoir des
clauses d’agrément).
-Les conditions d'entrée et de sortie
de la SARL sont modérées, les associés peuvent acheter ou vendre
des parts, sous conditions d'acceptation des autres associés qui
représentent au moins 3/4 du capital.
-La SAS représente un cas à part. Ce
n'est pas la loi qui définit les conditions mais les statuts.
EI
|
SARL et EURL
|
SA
|
SNC
|
SAS
|
|
Nombre d'associés | / Entrepreneur individuel |
De 2 à 100 EURL: un seul associé |
Minimum 7, pas de maximum | Minimum 2. | Minimum 2.
Exception SASU (société à action simplifiée unipersonnelle) |
La responsabilité (les biens) | Illimitée (on peut tout perdre) | Limitée aux apports | Limitée aux apports | Illimitée, indéfinie et solidaire | Limitée aux apports |
Le capital | Pas de minimum | Minimum 1 €, pas de maximum | Minimum 37000 €, si cotée en bourse 225000 € | Pas de minimum | Montant libre et fluctuant au gré des retraits et des souscriptions nouvelles. Pas de minimum |
IV) Les entreprises en difficultés
Le droit des entreprises en difficultés
a pour objet de procéder au regroupement de toutes les créances
afin d'organiser et de faciliter le règlement des dettes.
Le droit a été fortement modifié par
la loi du 26 Juillet 2005 relative à la sauvegarde des entreprises
(loi entrée en vigueur le 1er Janvier 2006).
Les deux objectifs principaux sont:
-la sauvegarde de l'emploi
-le remboursement des créanciers
(salariés, état, caisses, fournisseurs, etc...)
Le droit a prévu un certain nombre de
procédures:
|
Procédure de conciliation |
Procédure de sauvegarde |
Redressement judiciaire |
Liquidation |
Situation de l'entreprise |
Absence de cessation de paiement (arrive à payer) |
Absence de cessation de paiement (mais les difficultés
arrivent) |
Cessation de paiement (l'entreprise n'arrive plus à payer:
dépôt de bilan) |
Cessation de paiement (impossibilité de redresser
l'entreprise) |
Initiative de la procédure |
À l'initiative du dirigeant |
À l'initiative du dirigeant |
À l'initiative du dirigeant, des créanciers ou du tribunal de
commerce |
À l'initiative du dirigeant, des créanciers ou du tribunal de
commerce |
Publicité de la procédure |
Confidentiel (secret) |
Publication du jugement |
Publication du jugement |
Publication du jugement |
Effet sur les dettes |
Aucun effet, sauf accord à l'amiable |
Le passif est gelé et traité collectivement (rééchelonnement
de la dette) |
Le passif est gelé et traité collectivement (rééchelonnement
de la dette) |
Le passif est gelé, revente de l'entreprise pour rembourser
les dettes (bâtiments, camoins...) |
Pouvoir de direction |
Le chef d'entreprise reste aux commandes |
Le chef d'entreprise va être surveillé par un mandataire
nommé par le tribunal de commerce |
Le chef d'entreprise va être surveillé par un mandataire
nommé par le tribunal de commerce |
Direction exclusive par la mandataire nommé par le tribunal de
commerce |
Décision de licenciement économique |
L'entreprise
|
L'entreprise |
L'autorisation du tribunal de commerce |
Réaliser par le liquidateur judiciaire (nommé par le tribunal
de commerce) |
Cession (vente) de l'entreprise à des tiers |
Décision de l'entreprise |
Décision de l'entreprise |
Décision du tribunal de commerce |
Décision du tribunal de commerce |
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