Chapitre 2:
La stratégie commerciale
Introduction
La stratégie
commerciale représente la politique globale de l'entreprise à long
terme. Elle regroupe un ensemble d'objectifs que l'entreprise se fixe
et un ensemble des moyens utilisés pour arriver à ces objectifs.
Dans
l'entreprise on distingue trois niveaux de décisions:
-Les
décisions stratégiques ou politique. Elles concernent le long
terme et le moyen terme. Ces décisions sont prises au plus haut
niveau de la direction.
-Les
décisions tactiques. Elles sont de moyenne importance car elles
ne concernent (en général) qu'un seul service de l'entreprise.
-Les
décisions opérationnelles. Elles
concernent le court terme et les décision au jour le jour dans
l'entreprise.
Ex:
Organiser la tournée des commerciaux.
I) Identification des domaines d'activités stratégiques (D.A.S.)
Un D.A.S. Est une combinaison de trois éléments:
-Une
catégorie de clientèle,
c'est-à-dire un groupe de consommateurs aillant un comportement
homogène.
-Un
besoin.
-Une
technologie, c'est-à-dire le
savoir-faire qui permet de fabriquer le produit nécessaire au besoin
du client.
Ex:
Peugeot, Fiat et Renaud appartiennent au même D.A.S.
II) L'analyse de la concurrence par PORTER
Porter a fait une analyse de la concurrence et il distingue cinq
variables:
1°
variable: La concurrence
existante dépend de différents facteurs comme le nombre de
concurrents, leurs tailles, le taux de croissance du marché et le
type de produits (périssables ou non).
2°
variable: Les nouveaux entrants
représentent une menace car ils cherchent à capter une part du
marché.
Ex:
Automobile: Japonais-> Coréen -> Chine -> Inde.
3°
variable: Les produits de
substitution peuvent également perturber le marché.
Ex:
Les GPS qui remplacent les cartes routières.
Cette variable entre surtout en compte lors d'une rupture
technologique importante.
Ex:
Les voitures électriques remplaceront les voitures à essence
lorsqu’elles seront 100% au point.
4°
variable: Les fournisseurs
peuvent être en position de force lorsqu'ils détiennent un brevet,
une technologie exclusive ou de la matière première.
5°
variable: Les clients sont en
position de force quand l'offre est supérieure à la demande. Pour
vendre leurs produits les fournisseurs devront baisser leurs prix. Il
existe également des marchés particuliers qui ne changent jamais au
fil du temps (sauf à cause d'un très grand évènement) avec un
seul client et plusieurs fournisseurs possibles.
Ex:
L'état et les fournisseurs d'armement.
Dans une entreprise le manager doit toujours être en veille,
c'est-à-dire qu'il doit être à l'écoute de son environnement pour
ne pas être dépassé par la concurrence et pour rester compétitif.
Il doit donc faire en permanence l'analyse de la concurrence.
III) L'évaluation de la position concurrentielle de l'entreprise.
La compétitivité est la capacité à être autant ou
plus performant que ses concurrents. Cette performance peut se situer
au niveau de la qualité, du prix, du S.A.V. , etc...
Ex:
Les produits chinois ont une compétitivité prix très élevée.
Pour les produits allemands la compétitivité se fait sur la
qualité.
Calculs:
Part de marché de l’entreprise =
(chiffre d'affaires de l'entreprise x 100) / (chiffre d'affaires
global du D.A.S.)
Part de marché relative =
(chiffre d'affaires de l'entreprise x 100) / (chiffre d'affaires du
principal concurrent)
Les économies d'échelle: On constate, dans la plupart des
activités, que les coups unitaires diminuent lorsque l'échelle de
production augmente (taille de l'entreprise).
Les sources d'économie d'échelle sont nombreuses.
Technologies
|
Gestion
|
*Équipements plus performants
*Plus de robot et d'automatisation
*Meilleure répartition des coûts
fixes sur des quantités plus importantes
*Meilleur taux d'utilisation des
équipements
|
*Frais administratifs sont mieux
répartis
*Frais financiers moins élevés
*Coûts d'approvisionnement car
achat en grande quantité
|
L'effet d'expérience et courbe d'apprentissage: La courbe
d'apprentissage met en évidence une diminution des coûts unitaires
grâce au savoir-faire accumulé. Cette expérience se mesure par la
production cumulée dans le temps.
Cette baisse du coût unitaire est due à une meilleure organisation
de la production, une plus grande habileté des opérateurs et des
meilleures méthodes de travail.
La firme qui a le plus d'expérience a donc un avantage de coût par
rapport à la concurrence. On parle du cercle
vertueux de l'expérience.
Production dominante -> Baisse du coût unitaire -> Baisse de
prix -> Augmentation des ventes
<----------------------------------------------------------------------------------------------
Il existe un danger, en cas d'innovation ou de rupture technologique,
cet effet d'expérience peut s'annuler.
Rentabilité: C'est
la capacité d'une entreprise à générer du bénéfice. Produits –
Charges = Bénéfices
Une entreprise peut avoir un bon chiffre d'affaires et un tout petit
bénéfice.
On cherche souvent à comparer le montant du bénéfice par rapport
au capital investit, on calcule alors le taux de rentabilité.
Taux de rentabilité =
(Bénéfice (ou résultat) / capital investit ) x 100
Taux de productivité=
(Production / Facteur utilisé) x 100
IV) Le portefeuille d'activité (le modèle BCG)
BCG: Boston Consulting Group
Les gens du BCG croisent deux critères: la part de marché relative
de l'entreprise et le taux de croissance du D.A.S. Ce qui leur donne
quatre cases:
1° case: Le(s) produit(s) vedette(s)
2° case: Le(s) produit(s) "vache à lait"
3° case: Le(s) produit(s) poids mort(s)
4° case: Le(s) produit(s) dilemme(s)
Avec le modèle BCG on fait appel à la notion de portefeuille
d'activité de l'entreprise. Pour cela on va faire croiser deux
critères:
-Le taux de croissance du D.A.S.
Un D.A.S. à croissance rapide demandera des investissements
importants en capacité de production, en publicité et en recherche.
-La part de marché relative.
Plus cette part de marché est élevée plus l'entreprise aura un
effet d'expérience important par rapport à ses concurrents.
On associe souvent la matrice BCG au cycle de vie du produit.
-Les produits dilemmes correspondent à la phase de lancement.
-Les produits vedettes correspondent à la phase d’expansion.
-Les produits "vache à lait" correspondent à la phase de
maturité.
-Les produits poids morts correspondent à la phase de déclin.
Ce schéma général ne s'applique pas à tous les produits. Certains
échouent après une phase de lancement et d'autres n'ont jamais
décliné.
Ex: Coca-Cola
Pour limiter les risques une entreprise à tout intérêt à avoir un
portefeuille d'activité équilibré. Ainsi les produits anciens
(vache à lait) ou qui marche bien serviront à financer de nouveaux
produits en position vedette ou dilemme.
Il existe une multitude de stratégies possibles pour les
entreprises. Porter en a dénombré trois essentielles.
1) Première stratégie: la domination par les coûts
C'est une stratégie fondée sur le principe des économies
d'échelle, où on augmente la taille de l'entreprise pour faire
baisser les coûts unitaires. Et l'effet d'expérience, où le coût
unitaire baisse grâce à la maîtrise progressive des techniques.
La domination par les coûts correspond très souvent à une
production et une distribution de masse. On essaie d'avoir les coûts
les plus faibles pour avoir le prix le plus compétitif sur le
marché.
Ex: Les entreprises chinoises pratiquent cette stratégie avec
des coûts très faibles pour vendre à des prix très bas.
2) Deuxième stratégie: la différenciation
La différenciation concerne des caractéristiques particulières
autres que le prix.
On va donc donner aux produits ou aux services de l'entreprise des
choses que n'ont pas les concurrents comme une technologie (meilleure
qualité, meilleur service après-vente, originalité, rapidité de
livraison, nouveauté technique, etc...).
La différenciation permet de réduire les effets de substitution
entre les produits.
3) Troisième stratégie: la stratégie de créneau (ou de niche)
L'entreprise se spécialise et concentre toutes ses ressources sur un
segment particulier d'activités. Cette stratégie est très adaptée
aux PME (Petites et Moyennes Entreprises). C'est la stratégies
choisi par les entreprises qui débutent avec une nouvelle
technologie.
Ex: Des voyagistes spécialisés sur une zone géographique.
V) Stratégies PUSH et PULL
La stratégie PULL est à dominante publicitaire. On s'adresse
directement aux consommateurs par une publicité massive pour
susciter une demande du produit, on tire donc les gens vers le
produit.
La stratégie PUSH est à dominante promotionnelle, elle consiste à
inciter les distributeurs à pousser le produit vers le client en
faisant des promotions.
La stratégie permet de définir deux choses:
La cible: à qui on s'adresse. C'est le segment de
clientèle.
Le positionnement: Il représente la place des produits de
l'entreprise dans l'esprit des consommateurs par rapport à la
concurrence.
Ex: Mercedes, positionné haut de gamme par rapport à la
concurrence.
Segment de clientèle: On découpe le marché en un certain
nombre de sous-ensembles homogènes. On suppose que ces groupes
auront des attentes similaires vis-à-vis des produits.
Les critères traditionnels de segmentation de la clientèle sont:
-> Le sexe, l'âge, les revenus ou situation sociale, le niveau
d'instruction, le lieu d'habitation etc...
Pour les entreprises les critères de segmentation seront:
-> Le chiffre d'affaires, l'effectif, le type de produit, le
secteur d'activité, la zone géographique, etc...
La segmentation concernera plutôt la demande et le positionnement
concernera plutôt l'offre.
VI) Le managment opérationnel: le plan de marchéage (ou
marketing-mix)
Après avoir déterminé la stratégie (positionnement et
segmentation) il faut maintenant prendre des décisions pour la mise
en œuvre du plan de marchéage.
C'est celui-ci qui concerne les décisions à court et à moyen terme
pour conquérir les marchés. Avec le marketing-mix on est dans la
phase opérationnelle, autrement dit la phase concrète.
Pour un bon plan de marchéage on va utiliser quatre éléments
essentiels :
→ Plan produit
→ Plan prix
→ Plan communication (ou publicité)
→ Plan de distribution (en anglais place)
C'est ce qu'on appelle la politique des quatre P.
Ex : Parfum de luxe → Plan produit :
Conditionnement de luxe et produit de qualité.
→ Plan prix : Prix élevé (écrémage)
→ Plan publicité : Communication raffinée
→ Plan distribution : Distribution sélective (parfumeries)
Produit
|
Prix
|
Distribution (place)
|
Communication (publicité)
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*Qualité des matériaux utilisés
*Fonctionnel
*Marque
*Ergonomie
*Design (formes et couleurs)
*Emballage, conditionnement
*Service annexe au produit (SAV, garantie, délai
de livraison)
*Fiabilité du produit
*Convivial
|
*Tarif officiel (catalogue)
*Remise ou ristourne accordée
*Délai de paiement
*Prix d'acceptabilité ou psychologique
|
*Force de vente
*Stockage, logistique
*Marchandisage (mise en rayon)
*Distribution
-Intensive
-Sélective
-Exclusive
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*Publicité sur le produit
*Publicité institutionnelle (l'entreprise parle
d'elle-même)
*Communication PUSH / PULL
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