Chapitre
3: Le contrat
Introduction
Définition:
Le contrat est un accord de volonté entre personnes destiné à
créer, modifier ou enlever des obligations.
Le
contrat se forme par l'échange des consentements.
Les
personnes qui s'engagent par un contrat sont appelées les
contractants, les cocontractants ou les parties au contrat.
Le
contrat a plusieurs synonymes comme accord, convention ou
acte juridique.
Dans
les contrats il existe trois grands types d'obligations:
-Obligations
de faire.
Ex: Le
contrat de travail oblige le salarié à effectuer son travail.
-Obligations
de donner.
Ex: Le
contrat de vente oblige le vendeur à donner un objet pour une somme
donnée par l'acheteur.
-Obligations
de ne pas faire.
Ex:
Le contrat de travail oblige parfois les salariés à signer une
clause de non concurrence. Ils n'ont donc pas le droit de travailler
dans une entreprise concurrente ou bien de se mettre à leur compte
en tant que concurrent de leur entreprise actuelle.
I)
La formation d'un contrat
A)
L'autonomie de la volonté
1)
Le principe
Définition:
L'autonomie de la volonté est un très grand principe juridique et
philosophique selon lequel la volonté s'exprime librement mais où
elle crée des obligations.
Il
existe quatre grands principes qui découlent de
l'autonomie de la volonté.
a)
La liberté contractuelle
Les
individus sont libre de contracter
ou non. Ils sont libres de choisir leurs contractants
(Peugeot, Citroën, Renaud... lors de l'achat d'un véhicule). On est
également libre de déterminer le contenu
du contrat.
b)
Le consensualisme
Le
consentement est l'élément essentiel du contrat, normalement un
simple consentement oral est suffisant, il n'est pas nécessaire
d'avoir un consentement écrit. Le consentement écrit est
l'exception (formel). Il est par exemple obligatoire pour le contrat
immobilier.
c)
La force obligatoire des contrats
Une
fois le contrat formé les parties ne peuvent plus revenir sur leur
engagement. Le contrat s'impose un peu comme une loi.
Remarque: On
peut quand même modifier un contrat grâce à un avenant.
Cela veut dire que les deux parties au contrat sont d'accord pour le
modifier.
d)
L'effet relatif des contrats
Seules
les parties contractantes ont des obligations.
On ne peut pas obliger quelqu'un qui n'a rien à voir avec le
contrat.
2)
Les limites de la liberté contractuelle
Le
droit à mis des limites à la liberté contractuelle dans le but de
protéger le faible contre le fort.
Ex:
Les professionnels n'ont pas le droit de refuser la vente aux consommateurs sauf avec un motif légitime.
On
a pas le droit de payer un salaire en-dessous du SMIC (atteinte à la
liberté du contenu du contrat).
La
vente immobilière doit se faire par écrit devant le notaire
(atteinte au principe de consensualisme).
Un
droit de préemption est accordé au locataire en cas de vente du
logement qu'il occupe. Le propriétaire donne la priorité au
locataire en cas de vente (atteinte au principe du choix
du cocontractant).
B)
La rencontre des consentements
Conformément
au principe de consensualisme le contrat se forme à l'instant même
où les volontés se rencontrent. Autrement dit le contrat est conclu
avant même le paiement du prix. Pour la vente à distance le contrat
est conclu au moment de l'envoi du bon de commande (le cachet de la
poste fait office de preuve).
C)
Les conditions de validité des contrats
1)
Les quatre grandes conditions générales de validité des contrats
Pour
être valable le contrat doit respecter quatre grandes conditions de
formation:
1°
condition: le consentement.
Il
doit être libre ,éclairé et sans vices. Il existe quatre grands
vices de consentement:
-Le
dol: C'est une manœuvre destinée à tromper le
cocontractant (mise en scène, mensonge, etc...)
-L'erreur:
Un des cocontractant s'est trompé (de façon involontaire).
Ex:
Une personne vend un tableau de maître alors que c'est une copie.
-La
violence: C'est une contrainte exercée sur le cocontractant pour lui
arracher son consentement. Cette violence peut être morale ou
physique.
-La
lésion: Quand la différence est trop forte entre la valeur réelle
et celle du contrat.
2°
condition: la capacité juridique.
C'est
l'aptitude à être titulaire de droits et à exercer ces
droits. En principe tout le monde a la capacité juridique, sauf les
mineurs et les incapables majeurs.
3°
condition: l'objet.
Il
représente l'engagement des parties. Cet objet doit être légale
(licite).
Ex:
Un vendeur donne l'objet.
4°
condition: la cause.
Elle
représente la vraie raison du contrat, les vrais mobiles du contrat.
Cette cause doit être licite.
Ex:
Acheter un appartement pour en faire un dépôt d'arme est illicite.
2)
La sanction du non-respect des conditions de formation du contrat: la
nullité.
Lorsqu'une
seule des quatre conditions de validité fait défaut le contrat est
nul. Il existe deux types de nullités.
a)
La nullité absolue
Elle
assure le respect de l'intérêt général et de l'ordre public.
Elle sanctionne les cas graves (cause immorale ou illicite). Le délai
de prescription est de 30 ans. Cette nullité provoque
l'anéantissement rétroactif de l'acte c'est-à-dire que tout
contrat est annulé.
b)
La nullité relative
Elle
sanctionne les cas les moins graves: elle assure juste la protection
des cocontractants. Elle ne peut être demandée que par la personne
que la loi veut protéger. C'est-à-dire une personne incapable, une
victime, etc... Le délai de prescription est de 5 ans. La nullité
relative provoque également l'anéantissement rétroactif de l'acte.
D)
La classification des contrats
Classification
des contrats
Contrat
unilatéral
Une seule personne à des obligations envers l'autre. Ex : Donation. |
Contrat
bilatéral (synallagmatique)
Les parties ont des obligations réciproques. Ex : Contrat de vente (l'acheteur paie le prix et le vendeur donne l'objet). |
Contrat
à titre onéreux
Chacune des parties doit donner ou faire quelque chose. Les avantages sont réciproques. Ex : Prêt avec intérêt ; contrat de vente. |
Contrat
à titre gratuit
Une seule partie a des avantages, l'autre s'appauvrit. Ex : Donation. |
Contrat
commutatif
Les avantages et les obligations sont connus dès la conclusion du contrat. Ex : Contrat de travail, contrat de vente. |
Contrat
aléatoire
L'obligation
est soumise à un évènement incertain.
Ex :
L'assureur ne rembourse qu'en cas de sinistre. |
Contrat
instantané
Ex : Vente au comptant. |
Contrat
à exécution successive
Ex : Contrat de travail, location. |
Contrat
principal
Ex : Achat d'une maison. |
Contrat
accessoire
Ex : Le contrat de prêt pour l'achat d'une maison. |
Contrat
consensuel
Ex : Achat de pain. |
Contrat
solennel
Ex : Achat d'un logement. |
Contrat
de gré à gré
Ex: Achat de livres à un camarade. |
Contrat
d'adhésion
Ex : Contrat de transport SNCF, un contrat d'assurance rédigé unilatéralement. |
Contrat
individuel
Ex : Une vente. |
Contrat
collectif
Ex : Convention entre les syndicats et les patrons concernent TOUS LES SALARIES |
II)
Les effets des contrats
A) L’exécution des
contrats
1)
La force obligatoire des contrats
La
force obligatoire des contrats signifie que les contrats sont
irrévocables (définitifs) c'est-à-dire que les parties ne peuvent
pas revenir sur leurs engagements.
Le
juge ne peut pas modifier le contrat (cf. Article 1134 du Code
Civil). C'est un principe très fort qui résulte de
l'autonomie de la volonté.
Cette
force obligatoire des contrats assure la sécurité des transactions.
C'est aussi l'application juridique d'une grande règle morale qui
exige que toutes paroles données soient respectées.
Remarques:
Les aménagements: -> Les parties peuvent revenir sur leurs
consentements par un nouvel accord entre eux, c'est ce qu'on appelle
un avenant.
->
En cas de démarchage à domicile ou de vente à crédit, le
consommateur aura un délai de rétractation.
2)
L'effet relatif des contrats
a)
Le principe
L'effet
relatif signifie que les contrats ne produisent des effets qu'entre
les parties contractantes. Ils ne concernent pas les tiers au
contrat.
b)
Les exceptions au principe de l'effet relatif
Dans
certains cas exceptionnels les tiers sont tenus par des contrats
qu'ils n'ont pas conclu.
Ex :
Des parents représentants un mineur et agissants en son nom.
Les
conventions collectives (travail) sont signées par le patronat et
les syndicats. Elles s'appliquent à tous les salariés.
B)
L'inexécution du contrat
1)
L'exécution forcée
Le
débiteur : celui qui doit quelque chose (de l'argent, un
objet, etc...).
Le
créancier : celui à qui on doit quelque chose.
L'exécution
forcée est le fait (pour le créancier) de saisir la justice pour
obliger (sous la contrainte) son débiteur à honorer la prestation
promise dans le contrat.
Ex :
Le propriétaire oblige son locataire à payer le loyer.
L'intervention
de la justice est nécessaire car personne n'a le droit de faire
justice soi-même.
Ex :
En cas d'impayé le juge peut ordonner des saisies sur salaires ou la
vente des biens du débiteur pour rembourser le créancier.
2)
La résolution et la résiliation
La
résolution provoque l'anéantissement rétroactif du contrat,
c'est-à-dire que l'on fait comme si le contrat n'avait jamais
existé. Les prestations déjà versées seront restituées.
La
résiliation met seulement fin au contrat pour l'avenir. Il n'y aura
pas de restitution des prestations déjà exécutées.
Exemples
Nullité
|
Résolution
|
Résiliation
|
Rappel :
Si une des quatre conditions n'est pas respectée.
Vente
d'une télévision à un mineur. La vente peut être annulée car
le mineur n'a pas la capacité juridique de créer des contrats.
|
Achat
d'une voiture où l'acheteur n'a pas assez d'argent pour payer. Il
doit rendre la voiture.
|
Un
locataire décide de résilier son bail. À l'avenir il ne paiera
plus le loyer et n'occupera plus les lieux.
|
Rappel
des quatre conditions pour créer un contrat non nul.
→
Le consentement
→
L'objet
→
La capacité
→
La cause
Remarque: Les clauses particulières
1° la clause pénale: Elle est insérée dans le contrat et va fixer à l'avance les dommages et intérêts qui seront dus à l'autre partie en cas d'inexécution du contrat. Cette clause a pour rôle d'être un moyen de pression sur l'autre partie au contrat. Elle n'est pas obligatoire mais est très conseillée car elle évite les difficultés liées à l'évaluation judiciaire.
2° la clause de réserve de propriété: Il a toujours été admis, en droit français, que le transfert de propriété résulte de la seule conclusion du contrat (au moment de l'accord). Le paiement est une autre chose. Quand une clause de réserve de propriété est inscrite dans le contrat, le transfert de propriété sera suspendu jusqu'au paiement du prix. Cette clause permet au vendeur qui n'est pas payé de récupérer son bien.
Remarque: Les clauses particulières
1° la clause pénale: Elle est insérée dans le contrat et va fixer à l'avance les dommages et intérêts qui seront dus à l'autre partie en cas d'inexécution du contrat. Cette clause a pour rôle d'être un moyen de pression sur l'autre partie au contrat. Elle n'est pas obligatoire mais est très conseillée car elle évite les difficultés liées à l'évaluation judiciaire.
2° la clause de réserve de propriété: Il a toujours été admis, en droit français, que le transfert de propriété résulte de la seule conclusion du contrat (au moment de l'accord). Le paiement est une autre chose. Quand une clause de réserve de propriété est inscrite dans le contrat, le transfert de propriété sera suspendu jusqu'au paiement du prix. Cette clause permet au vendeur qui n'est pas payé de récupérer son bien.
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