Chapitre 9: La notion
d'entreprise, l'entreprise individuelle, l'entreprise commerciale,
l'EIRL
I) Approche économique
et juridique de la notion d'entreprise
En économie l'entreprise
est une notion précise, clairement définie.
Elle désigne une unité
de production, de transformation ou de distribution de biens et de
services. Pour cela l'entreprise regroupe des moyens humains,
matériels et financiers. Le but de l'entreprise est de générer du
profit. En droit l'entreprise n'existe pas. Le droit connaît d'une
part les sociétés et d'autre part l'entreprise individuelle.
On peut classer les
entreprises selon leurs tailles, l'INSEE distingue:
-les PME (petites et
moyennes entreprises) lorsqu'il y a moins de 500 salariés.
-les TPE (très petites
entreprises) lorsqu'il y a moins de 10 salariés.
-les GE (grandes
entreprises) lorsqu'il y a plus de 500 salariés.
Depuis quelques années
on parle de plus en plus de ETI (entreprise de taille intermédiaire)
elles vont de quelques centaines de salariés à quelques milliers de
salariés. Ce sont en partie elles qui font la force économique de
l'Allemagne. Elles sont souvent spécialisées dans les hautes
technologies.
Ex: machines-outils.
II) L'entreprise
individuelle
A) La définition
juridique de l'entreprise individuelle
L'entreprise individuelle
n'a pas de personnalité juridique, elle se confond avec son
propriétaire. Cela veut dire quel le patrimoine de l'entreprise et
celui de son propriétaire est le même.
Toute personne n'a que UN
patrimoine, c'est un contenant. Le patrimoine représente la capacité
d'une personne à avoir des biens et des dettes.
Ex: Boulanger
En cas de problème tous
les biens de l'entrepreneur sont engagés pour rembourser les dettes.
Les biens du conjoint peuvent également servir au remboursement des
dettes en cas de mariage sous régime de communauté.
L'entreprise individuelle
présente les avantages suivants:
-l'entrepreneur
individuel dirige seul et prend toutes les décisions.
-aucun capital n'est
exigé (pas de minimum).
-elle est très simple à
créer.
-etc...
B) L'absence de
personnalité juridique et ses conséquences
L'absence de patrimoine
propre à l'entreprise a des conséquences très dangereuse pour
l'entrepreneur individuel. Si les dettes s'accumulent et que
l'entrepreneur ne peut plus payer ses fournisseurs les créanciers
pourront se servir sur ses biens personnels. Ils pourront saisir sa
maison, sa voiture etc...
Les créanciers pourront
même saisir les futurs héritages, les futurs salaires.
Dans les régimes
matrimoniaux de communauté (contrat de mariage classique) le fait
que les patrimoines des époux se mélangent est encore plus risqué.
Les créanciers pourront se servir sur les biens appartenant aux deux
époux. Il est donc conseillé aux entrepreneur individuels d’opter
pour un régime de séparation (contrat devant notaire) de biens afin
de protéger les biens du conjoint en cas de difficultés .
C) La création de
l'entreprise individuelle
L'entreprise individuelle
est la forme juridique la plus simple à créer. Il suffit, à
l'entrepreneur individuel, de contacter un CFE (centre de formalités
des entreprises) qui se chargera de toutes les formalités.
Ex: Inscription au
RCS (registre des commerces et des sociétés), aux caisses sociales,
à l'INSEE, etc...
L'expression ''en nom
propre'' indique qu'un individu (artisans, commerçant, profession
libérale) exerce son activité sous forme d'entreprise individuelle.
L'entreprise individuelle
peut avoir différentes activités :
-activité commerciale
avec l'exploitation d'un fonds de commerce.
Fonds de commerce :
tout ce qui sert à retenir une clientèle sauf les bâtiments (nom,
stock, droit au bail, qualité, renommé, etc...)
-activité artisanale.
Ex: Maçon, peintre
etc...
-profession libérales
Ex: Avocat,
médecin...
-profession agricole
Ex: Ferme,
culture...
-activité industrielle
(peu adaptée à la situation)
Ex: Usine de
chaussures
D) Les statuts social et
fiscal de l'entrepreneur individuel
L'entrepreneur individuel
est un travailleur indépendant, il a le statut des TNS (travailleur
non salarié) et il cotise au régime des non salariés.
Il ne bénéficiera pas,
comme le salarié, de certaines prestations sociales (pas d'assurance
chômage, accident du travail moins bien remboursé, retraite plus
faible). Ce régime de TNS est souvent vu comme défavorable.
IR: impôts sur le
revenu : par tranche de revenus.
IS: impôts sur les
société : 33,33% du bénéfice.
L'entrepreneur individuel
devra payer l'IR. Le taux d'imposition augmente avec le niveau des
revenus. Ce statut est jugé souvent désavantageux car la tranche
supérieure est à plus de 50% des revenus.
Par comparaison les
sociétés sont soumises à l'IS dont le taux est à 33,33% (1/3)
quelque soit le bénéfice.
Synthèse sur l'entreprise
individuelle
Avantages
|
Inconvénients
|
-Simple à créer et à faire fonctionner
-Facile à gérer
-Le propriétaire est son propre patron
-Bien adapté pour les petites structures
|
-Risques de pertes du patrimoine
-Statuts social et fiscal peu avantageux
-Peu de moyens financiers pour se développer
-La transmission est difficile (héritage)
|
III) ''Nouveautés
2011'' : L'entreprise individuelle à responsabilité limitée
(EIRL)
EIRL
Avantages
|
Inconvénients
|
-Séparation du patrimoine professionnel et
personnel (après inventaire)
-Facilité de gestion et de création (comme
l'EI)
-Avantage fiscal s'il opte pour l'IS
|
-Régime social identique (TNS)
-L'EIRL doit déposer ses comptes chaque années
(on connaît les bénéfices, CA...)
-Le passage de l'EI pour les entreprises est
difficile pour l'instant.
|
IV) L'entreprise
commerciale
A) Définition
L'entreprise commerciale
est une entreprise dont le titulaire exerce des actes de commerce et
aura, à ce titre, la qualité de commerçant.
L'entreprise commerciale
peut être une EI ou une société. On distingue l'entreprise
commerciale d'autres entreprises dont le dirigeant n'a pas la qualité
de commerçant. Ne sont pas commerçant les agriculteurs, les
artisans et les professions libérales.
B) La qualité de
commerçant
Il y a trois éléments
qui donnent à une personne la qualité de commerçant (au sens
juridique) :
-exercer des actions de
commerce
-exercer à tire de
profession habituelle, c'est-à-dire que les actes de commerce
doivent être répétés (vendre une voiture d'occasion ne fait pas
de vous un commerçant).
-à titre indépendant,
c'est-à-dire que la personne doit assumer les risques de son
activité. La personne en retire un profit et/ou des pertes. Elle
n'est pas subordonnée à une autre personne (un commercial salarié
n'est pas un commerçant).
C) La distinction
commerçant / artisan
Il existe un certain
nombre de différences entre l'artisan et le commerçant :
-l'artisan exerce un
métier manuel exigeant un certain savoir-faire.
Ex: plombier,
maçon, etc...
-l'artisan participe
lui-même à l'exécution du travail.
-l'artisan aura maximum
10 salariés, il n'y a pas de limite pour le commerçant.
-l'artisan transforme les
matières premières et les marchandises alors que le commerçant les
revend en l'état (l'artisan a quant même le droit de vendre des
produits à titre accessoire).
-l'artisan est inscrit au
répertoire des métiers alors que le commerçant est inscrit au
registre des commerces et des sociétés.
Remarque : L'artisan
bénéficie des dispositions du droit commercial.
Ex: Droit de
renouvellement du bail.
D) Le bail commercial
Le local dans lequel le
commerçant ou l'artisan exerce son activité ne lui appartient pas
obligatoirement. Il peut donc être locataire.
Définition : Le
bail commercial est le contrat de location qui relie le propriétaire
d'un immeuble (bailleur) et le titulaire d'un fonds de commerce qui
exerce son activité dans l'immeuble.
Le bail commercial fait
l'objet d'un réglementation particulière dans le but de protéger
le locataire.
Ses mesures de protection
sont les suivantes :
-le bail a une durée
minimale de 9 ans (le locataire a le droit de donner congé tous les
3 ans).
-à la fin du bail, le
locataire a le droit de renouveler le bail. Si le propriétaire
refuse le renouvellement il devra payer une indemnité d'éviction
d'un montant très élevé (= à la valeur du fond de commerce).
-le loyer est fixé
librement au départ mais augmentera au fil des années, cette
augmentation sera réglementée pour éviter les excès.
Remarque: Le
propriétaire peut résilier le bail sans devoir verser une indemnité
d'éviction en cas de faute du locataire.
Ex: Usage anormal
du lieu ; non paiement du loyer.
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